2025 - Cabinet Eléonore-Marie LE GALEZE - 58 rue de Monceau 75008 PARIS - Entrepreneur Individuel - SIRET : 92913797400028

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Podcast : Les freins à la thérapie


Podcast : Les freins à la thérapie


Podcast : Les freins à la thérapie


Bonjour à tous,


Alors aujourd'hui, je vais aborder un deuxième frein : le coût de la thérapie, il est commun d'entendre que la thérapie c'est trop cher, je ne peux pas me le permettre. Alors je vais dissocier deux catégories de personnes : les personnes en situation de précarité financière, j'aborderai un point spécifique à ce sujet et les autres.

Alors ce que je vais développer, ça concerne évidemment tout le monde mais j'ai bien conscience que la précarité financière est une donnée à part entière à ne pas négliger donc je reviendrai là-dessus par la suite.


C'est une réalité, entreprendre un travail thérapeutique ça a un coût, je suis bien placée pour le savoir parce que ce budget m'a accompagné même lors de périodes compliquées financièrement mais parce qu'étant thérapeute moi-même, ça me semblait indispensable. Alors évidemment si on n'exerce pas cette profession, consentir à ce budget semble déraisonnable et je le conçois tout à fait.


Le tarif c'est quelque chose qu'il est possible de discuter à la première séance, s'il est trop élevé pour nous permettre de nous engager sur la durée. D'ailleurs, en général le thérapeute l'aborde de lui-même. Il est également possible d'y revenir au cours de la thérapie si notre situation financière s'est dégradée entre-temps. Tous les thérapeutes ne permettront pas de le discuter mais rien ne vous empêche de poser la question. Première séance mise à part, aucun sujet ne devrait être tabou avec votre thérapeute.


Après avoir discuté avec lui si sa réponse ne vous convient pas, libre à vous d'en changer justement. Le rapport à l'argent versé au thérapeute peut parfois caché autre chose qu'un problème financier et c'est intéressant d'ailleurs de se rendre compte que pour lever certains conflits internes inconscients, discuter de l'argent peut s'avérer bénéfique.

 

En discuter ne veut pas forcément dire que vous souhaitez réviser le tarif mais lorsque la question devient problématique pour vous (pas financièrement mais émotionnellement), c'est qu'il doit y avoir un nœud à travailler.

Payer un professionnel pour un service est la première des raisons pour lesquelles le patient se doit de rémunérer le thérapeute qu'il a sollicité. Cette affirmation ne choque personne en général et cela semble assez logique car payer quelqu'un qui s'est formé un métier et est soumis à un code de déontologie spécifique, qui le contraint un cadre garantit d'effectuer une transaction en toute transparence normalement. Là où les interrogations se portent, c'est sur le tarif.

Alors il va sans dire que le thérapeute est soumis aux mêmes réglementations que tout chef d'entreprise. Il a donc des frais de fonctionnement et des impôts à payer. Il s'agit de son métier, de ce qui va lui permettre de régler ses factures et de se nourrir. Et c'est vrai, qu'en tant que salarié(e), il est parfois difficile de se rendre compte de la réalité financière des charges des professionnels indépendants donc à moins de pratiquer des tarifs exorbitants, ce qui est possible, généralement le prix des séances est justifié.


Mais bon passons cette raison objective, qui je l'espère ne choquera personne et parlons maintenant de pourquoi subjectivement, il est important de payer son thérapeute.

 



  • Alors la première raison, c'est pour annuler la dette parce que la relation entre un patient et un thérapeute, ce n'est pas une relation anodine. Beaucoup d'affects entrent en ligne de compte parce qu'il s'agit d'explorer l'intime en thérapie.

    Et afin d'assainir une relation qui pourrait dévier sur de la dépendance ou de la toute-puissance, alors aussi bien du côté du thérapeute que du patient, l'argent possède la fonction symbolique d'effacer une dette. Même si le thérapeute vous a permis de reprendre pied dans votre vie, même si vous avez le sentiment qu'il vous a sauvé la vie, vous ne lui êtes aucunement redevable. Vous l'avez payé. Cela permet au patient de ne pas s'assujettir au thérapeute et de ne pas endosser une posture infantile (ce qui serait dommage car c'est l'exact opposé de ce que l'on recherche en thérapie). Quant au patient, en acceptant de payer le prix fixé par le thérapeute, il accepte que l'autre ne soit pas régit par ses propres désirs. Cela instaure un rapport sain car cela contractualise le paiement d'une prestation sans dette de part et d'autre.



  • Deuxième raison l'argent instaure une relation de travail.

    L'argent place le thérapeute à l'extérieur du cercle amical ou familial et établit d'emblée une relation de travail. Pour le thérapeute comme on le comprend aisément mais aussi pour le patient : vous n'êtes pas dans une situation naturelle de conversation avec vos proches, vous êtes engagé(e) dans un travail. La thérapie est un travail pour le patient, c'est pour cela que l'on parle de travail thérapeutique. J'insiste beaucoup sur ce mot travail. Cela demande des efforts, une régularité, un cadre et donc un coût symbolique (pas que financier). Il ne s'agit pas d'une récréation, d'un loisir ou d'un temps de repos mais bien d'une mise au travail et le chantier ou le dossier, enfin peu importe vous choisissez la métaphore qui vous convient le mieux, et bien en l’occurrence, c'est vous-même.


  • Troisième raison : l'argent favorise l'engagement.

    L'argent dépensé dans les séances favorise la motivation et l'engagement dans ce travail justement. Personne n'a envie de jeter son argent par les fenêtres donc généralement on s'investit lorsque cela nous affecte financièrement. Donc l'argent est un facteur qui vient faire « bouger » le patient qui attend un retour sur investissement. Ce facteur est responsabilisant, comme je viens de le décrire pour le patient mais il l'est aussi pour le thérapeute : le patient attend un service de qualité. Evidemment, le thérapeute a une obligation de moyens et non de résultat donc ça arrive que les attentes soient déçues. Néanmoins, le thérapeute se doit d'être conscient de ses limites et de réorienter s'il pense ne pas être l'interlocuteur adapté. Le patient doit aussi reconnaître si son niveau d'investissement dans le travail permet un résultat ou non. C'est comme pour tout, l'honnêteté intellectuelle est garante d'une relation qui se passe bien.

     

  • Quatrième raison : l'argent ancre la thérapie dans la réalité.

    On peut aisément dire que ce moment (celui des séances) est comme une bulle. Un espace temps hors du monde, nécessaire au travail d'introspection. Ce qui est vrai et en effet nécessaire. Pour autant, la thérapie ne doit pas se déconnecter complètement de la réalité car elle est justement là pour favoriser une meilleure posture du patient face à elle. Pour l'autonomiser ou pour le dire autrement, lui offrir une liberté d'être et de penser face au monde qui l'entoure. Pour ce faire et ne pas se diluer dans un espace purement fantasmatique, elle a besoin d'être raccrochée. L'argent occupe cette fonction. Alors pas que lui mais il y contribue fortement. Il matérialise cette relation contractuelle. Ce qui permet d'ailleurs d'éviter l'écueil de la dépendance en décidant d'arrêter de se voir car l'on souhaite arrêter de payer. Ça peut aider à mettre un point d'arrêt parfois. Une fin de thérapie ne devrait pas se terminer sur ce motif là, on est d'accord mais c'est simplement pour illustrer que parfois, lorsque la relation est perçue comme non saine (légitimement ou non) et que le patient n'arrive pas à exprimer clairement ce qui lui pose problème (légitimement ou non, peu importe), l'argent lui rappelle qu'il est client donc qu'il peut stopper la transaction établie.


  • Cinquième raison : l'argent autonomise.

    C'est-à-dire qu'il nous fait passer symboliquement d'une position infantile à une position d'adulte. L'acte de payer nous inscrit dans une démarche d'autonomisation. Nous nous prenons en charge. C'est une façon de nous positionner directement dans le désir de changement : pour soi et par soi. Seule possibilité d'évolution d'ailleurs. Il n'est jamais possible de faire évoluer quelqu'un qui ne le souhaite pas véritablement. On ne peut pas vouloir pour l'autre.


  • Sixième raison : l'argent interroge la valeur que nous nous attribuons.

    Le tarif consenti est une manière d'interroger la valeur que j'attribue à ma santé mentale mais aussi à plus globalement à moi-même. C'est une manière de se respecter. Prenons un exemple : si ça ne me pose aucun problème de dépenser X euros dans les sorties au bar ou dans les restaurants, ou encore dans la consommation non essentielle de tel ou tel produit mais que je ne suis pas prêt(e) à mettre une certaine somme dans une thérapie pour aller mieux, quelle valeur je m'accorde réellement ? Il n'y a aucun jugement derrière cette question. Chacun s'accorde la valeur qu'il souhaite. Mais c'est important de parfois faire un pas de côté pour s'interroger là-dessus, quelque soit la conclusion qu'on en tire d'ailleurs.

    Ça ne veut absolument pas dire que si on n'investit pas d'argent pour une thérapie on ne s'accorde pas de valeur, pas du tout. En revanche, il est certain qu'investir son argent sur soi souligne l'importance que l'on accorde à sa propre valeur.

      

     

    Je vais revenir maintenant sur la question de la précarité financière. C'est une situation que vivent bon nombre de personnes et qui les empêche soit d'avoir concrètement accès aux soins, soit de ne pas se sentir légitime dans l'accès aux soins. On peut facilement entendre « Non mais de toute façon, je n'ai déjà pas assez d'argent pour remplir le frigo donc une thérapie, n'en parlons pas ». Et ça s'entend, c'est tout à fait légitime.

    Il existe des possibilités de thérapie gratuite. Je pense au CMP sont les centres médico-psychologiques qui sont directement affiliés à un hôpital. Alors il va sans dire qu'ils sont engorgés et que la liste d'attente peut parfois s'avérer très très longue. Je pense également au dispositif mon "soutien psy" alors là, ce n'est pas en lien avec les hôpitaux mais c'est en lien avec la CAF et l'idée, c'est de pouvoir solliciter un thérapeute en libéral. Alors, vous avez aussi des mutuelles qui permettent le remboursement de certaines séances. Alors là, le nombre est assez limité. Après ça dépend des mutuelles. Je vous invite à regarder ça aussi et outre ces possibilités là fournies par certaines institutions ou organismes ou mutuelles, l'accès aux thérapeutes est possible alors pas gratuitement, pas partout, pas avec tous, je ne vais pas vous mentir mais certains le permettent. Alors il demanderont une participation financière qui sera symbolique mais engageante néanmoins pour le patient. Alors, moi j'ai souvenir étant étudiante donc ça remonte, j'ai souvenir d'une psychologue en libérale qui était venue nous voir et qui nous expliquait un petit peu comment elle s'était établie comment fonctionnait son cabinet et elle nous expliquait que pour une patiente, alors effectivement, elle ne pouvait pas le faire pour tous ses patients parce que sinon elle ne peut pas vivre mais pour une patiente qui était dans une situation financière très compliquée, elle lui permettait une thérapie à 10 euros la séance. Alors 10 euros, ça peut paraître dérisoire pour certains, pour d'autres, c'est déjà beaucoup et c'est-à-dire que dans ce sens là, c'est engageant. Alors c'est aussi une manière pour le patient de payer sa séance donc c'est-à-dire de ne pas être redevable au thérapeute, c'est une manière de reconnaître au thérapeute qu'il fournit un travail. Et c'est une manière de ne pas limiter la thérapie aux personnes qui en ont les moyens. Parce que la thérapie ne devrait pas s'apparenter à un luxe. En tout cas je le pense parce que le luxe est par essence non essentiel. Or un travail thérapeutique au sens strict du terme revêt un caractère de nécessité pour le patient qui l'entreprend. Lorsqu'il devient accessoire, c'est que la notion de travail et de thérapie n'y est plus vraiment. En tout cas, c'est ce que j'ai tendance à penser.

     

    Alors pour conclure, je vous dirai que la thérapie est un investissement sur le long terme (ce qui ne signifie pas qu'elle doit être obligatoirement longue mais qu'elle porte des fruits tout au long de l'existence). Les séances avec le thérapeute, sont l'occasion de semer les graines de votre moi futur, de son positionnement face à la réalité et de ses relations aux autres. Celles qui poussent rapidement et celles qui nécessitent un temps de germination plus long que vous pourrez parfois observer bien après la fin des rencontres.

     

    Voilà, j'espère que cela vous aidera à mener une réflexion sur le tarif que vous consentirez à payer pour des séances de psychothérapie !

 

 


Lunettes pour signifier qu'il y a du texte à lire


Frein n°2 Le coût de la thérapie


Psychologue clinicienne - Psychothérapeute


N° RPPS 10009541920

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