En finir avec l’illusion de pouvoir changer l’autre


Penser qu’on va réussir à changer l’autre est souvent le point de départ du cercle vicieux de la souffrance. Souffrance qu’on s’inflige à soi-même.

Cette illusion est malheureusement extrêmement répandue et enferme la personne qui y croit, dans une prison de déception, de frustration et de souffrance.

Le degré des dommages psychiques et matériels sont divers. Ils vont de la simple déception, d’un couple ou d’une situation matérielle par exemple, en passant par des amitiés frustrantes, jusqu’à parfois des drames.

Accepter que l’autre ne changera pas grâce à moi, c’est accepter de ne pas faire le jeu de l’emprise et de la déresponsabilisation.

L’unique personne que je peux réellement changer, c’est moi-même. Parce que je l’aurai décidé, parce que je m’en serai donné les moyens, parce que j’aurai admis l’idée que oui, j’en vaux la peine.

C’est oser passer du statut de victime à celui d’actrice/acteur de sa propre vie, afin de ne plus subir les décisions de l’autre.

Cela s’applique à tous les champs de notre existence. Aucune sphère n’est épargnée : sentimentale, familiale et sociale. Dans tous ces environnements, il est intéressant de s’interroger sur la place que nous prenons. Est-ce que je donne mon point de vue ou est-ce que je me tais ? Si je le donne, est-il pris en considération (qu’il soit suivi ou non, a-t-il été étudié dans la prise de décision ?) Si je me tais, puis-je m’étonner que la situation demeure la même ? Est-ce que je participe activement à ma situation ? (Quel est mon pourcentage de contribution ?) Mon impression de subir reflète-t-elle une réelle impuissance à passer à l’action car j’ai mis en place tout ce qu’il m’était possible de faire ? Ou suis-je dans une situation de blocage ressenti mais non réel car il me reste des leviers à activer ?

Se replacer au centre de ces interrogations c’est le premier pas vers la réappropriation de ma position de sujet et non plus d’objet de l’autre (à entendre comme position symbolique).

Il est facile de blâmer l’autre pour tous ses manquements et balayer d’un revers de main la part que j’aurais pu faire pour aider à améliorer les choses car une situation qui se dégrade (et notamment sur plusieurs années) n’est pas la conséquence unilatérale d’un coupable tout désigné.

Alors, suis-je prête ou prêt à reprendre les rênes de mon existence ?

Le travail thérapeutique consiste justement à se réapproprier sa juste place.

 

Et si j’arrive à changer l’autre me direz-vous ? Eh bien… Si je réussi à faire adopter à l’autre les comportements et les décisions que je souhaite, il n’y a qu’une seule voie possible : j’utilise des techniques de manipulation, autrement dit, je le mets sous emprise. J’ai pris le contrôle de son libre-arbitre et cela revient à dire que je lui ai retiré son droit d’être lui-même. J’ai alors ôté tout respect dans le lien qui m’unit à cette personne car respecter l’autre c’est respecter son individualité. J’introduis alors de la perversion dans nos rapports. Ce que nous pensons être pour son bien, n’est pas forcément ce qui sera bon pour l’autre. C’est peut-être ce qui aurait été bon pour soi mais l’autre n’est pas moi. Méditons donc sur ce désir absolu de vouloir faire changer l’autre à tout prix… Il y a peut-être d’autres changement à opérer plutôt que celui de sacrifier l’autre sur l’autel de notre propre désir.


Eléonore-Marie LE GALEZE

Psychologue clinicienne

Psychologue clinicienne - Psychothérapeute


N° RPPS 10009541920

Psychologue clinicienne - Psychothérapeute


N° RPPS 10009541920

Quelques réflexions…

Quelques réflexions…

2025 - Cabinet Eléonore-Marie LE GALEZE - 58 rue de Monceau 75008 PARIS - Entrepreneur Individuel - SIRET : 92913797400028

2025 - Cabinet Eléonore-Marie LE GALEZE - 58 rue de Monceau 75008 PARIS - Entrepreneur Individuel - SIRET : 92913797400028

2025 - Cabinet Eléonore-Marie LE GALEZE - 58 rue de Monceau 75008 PARIS - Entrepreneur Individuel - SIRET : 92913797400028